Nature et Emotions






PROGRAMME du WORKSHOP


8 juin 2022 

13h45 à 18h45
MSHS SE (Salle plate)

13h45-14h :
  • Introduction : Damien Bazin, GREDEG UCA/ axe 3 MSH SE - Académie 3.
14h-15h :
  • « Nature & Émotion : Économie des émotions et durabilité environnementale », Emmanuel Petit, BSE, Univ. Bordeaux.
Discutants du papier de Emmanuel PETIT : Abir KHRIBICH, Doctorante GREDEG/UCA et Rami BEN HAJ KACEM, LEGI, Tunisia Polytechnic School - University of Carthage, Tunisie
 
15h-16h :
  • « Accélération du temps social, fragmentation de la nature et émotion : penser notre relation à la nature et au climat », Jérôme Ballet, PASSAGES, UBM.
Discutante du papier de Jérôme BALLET : Laurana PEGLIASCO , M2 SMI/UCA
 


16h-16h30 : Pause café (hall)


16h30-17h30 :

  • « Penser notre relation à la nature et au climat : de la responsabilité sociétale des individus vers une consommation socialement responsable de produits équitables », Mantiaba Coulibaly, GRM UCA/Axe 3 MSH SE

    Discutant du papier de Mantiaba COULIBALY : Damien BAZIN, GREDEG/UCA


17h30-18h30 :

  • « L'angoisse et l'enquête chez de jeunes volontaires. Une approche pragmatiste », Manuel Boutet, GREDEG UCA.

    Discutante du papier de Manuel BOUTET : Valentina TESLENKO , Docteure UCA/ARENAP


18h30-18h45 : Conclusion call for papers Numéro spécial / International journal of Global environmental issues, Ballet Jérôme (éditeur), PASSAGES, UBM.

Discutants : Damien Bazin, Laurana Pegliasco, Abir Kribich, Valentina Teslenko.


 
RESUMES DES PRESENTATIONS
► « Nature & Émotion : Économie des émotions et durabilité environnementale »
Emmanuel Petit, BSE, Univ. Bordeaux.
L’analyse économique de l’environnement suppose le plus souvent la rationalité des acteurs. Elle en déduit en conséquence l’efficacité d’outils incitatifs ou de communication qui visent à promouvoir durablement des comportements pro-environnementaux. En présence d’irrationalités ou de biais de nature émotionnelle, ces outils s’avèrent cependant d’une efficacité limitée. Il est dans ce cas utile de se tourner vers l’économie des émotions qui permet de saisir leur influence potentielle sur les croyances et les comportements individuels. Dans le cas particulier du changement climatique, des émotions comme la peur, la colère ou même l’espoir peuvent-elles être mobilisées pour modifier les habitudes individuelles et contribuer ainsi à la mitigation du climat ? Doivent-elles être au contraire contrôlées ? Cela dépend-il de la valence d’une émotion ? De son intensité ? De sa qualité ? De sa dimension collective ?
► « Accélération du temps social, fragmentation de la nature et émotion : penser notre relation à la nature et au climat »
Jérôme Ballet, PASSAGES, UBM.
A partir des travaux de Hartmut Rosa, John Dewey, Walter Benjamin, et Robert Misrahi, sera interroger notre rapport au temps et à la nature, l'un et l'autre étant étroitement imbriqués. Ce qui sera défendu : 1) nous vivons dans un temps compressé, 2) notre relation à la nature n'échappe pas à cette règle, 3) notre rapport à la nature est un rapport à une nature fragmentaire, 4) pour cette raison les émotions que nous vivons en relation à la nature sont de l'ordre de la distraction, et 5) cela explique notre incapacité à mener une action collective pour la protéger et agir contre le changement climatique. Il en découle qu'il faut revenir à une forme de relation à la nature fondée sur la contemplation et une éthique de la joie.
► « Penser notre relation à la nature et au climat : de la responsabilité sociétale des individus vers une consommation socialement responsable de produits équitables »
Mantiaba Coulibaly, GRM UCA/Axe 3 MSH SE.
La répétition des conséquences néfastes du réchauffement climatique au cours de ces dernières décennies, interroge de plus en plus de consommateurs sur leurs habitudes de consommation et leur rapport à la nature. Au-delà de la qualité perçue du produit, et de son prix (Monroe et Krishnan, 1985) les individus perçoivent d’autres bénéfices dans les produits tels que les bénéfices affectifs et émotionnels (Sheth et al., 1991). Quel impact ces émotions peuvent-elles avoir sur la consommation des individus dans le contexte climatique actuel ? quelles sont les conséquences sur leur rapport à la nature, leur responsabilité sociétale et environnementale ? Que se passe-t-il sur le marché du commerce équitable pour la consommation de produits équitable ?
► « L'angoisse et l'enquête chez de jeunes volontaires. Une approche pragmatiste »
Manuel Boutet, GREDEG UCA.
A travers les multiples trajectoires des jeunes volontaires au sein d'un tiers lieu de l'économie sociale et solidaire situé à Grasse, je montrerai l'intérêt de l'approche pragmatiste, à condition toutefois de croiser les notions d' "enquête" de John Dewey et de "conversion" de William James. Les émotions, face à un potager, face à une poule, ou face à l'urgence écologique ne sont pas les mêmes, et nous suivrons la manière dont elles affectent les jeunes et dont ils trouvent - ou non - des manières de composer avec elles et de les intégrer dans leurs parcours, que ce soit en continuité ou en bifurcation.